mardi 8 septembre 2009

J'aime ... donc je suis ?

La mariée était en noir

L'amour frappe toujours deux fois
Et ce fut ... toi

Peintre du dimanche
Artiste amateur
Pour qui mon corps flanche
Et qui en a aussi peur

Je pose
Me dévoile
J'ose
Je suis ta toile

Palette de dix mots qui ripent
Palette de dix doigts
J'me suis pris mot compte triple
J'ai pris cher ce soir là

J'ai voulu voir la vie en rose
Mais je l'ai vu plutôt en bleus

*** Pas un bleu ciel ***
*** Un beau pastel ***
*** Un bleu criard ***
*** Un peu bâtard ***

Dégradé de couleurs
Ma peau comme unique support
Nuancier de douleur
Mon ventre hurle à la mort

Quand l'artiste s'exprime
Dans toute sa splendeur
C'est rouge sanguine
Que devient la saveur ... de nos ébats

Dont la grandeur
A corps et à cris
Transpire la peur
Et le mépris

J'ai voulu voir la vie en rose
Mais je l'ai vu plutôt en bleus

*** Pas un bleu layette ***
*** Du genre bébé bavette ***
*** Un bleu orage, Ô desespoir ***
*** Un bleu cendres, un bleu noir ***

J'ai vu toutes les couleurs
Des rouges
Des mauves
Aux violacés

Des rouges
Des mauves
Aux viols, assez !

Body painting, Art nouveau

Pour un méta-homme
Parfait en apparence
Nommer ces hématomes
Se rendre à l'évidence

Qui aime bien, châtie bien
Il m'aime donc en entier
Puisque de ses mains
Je reçois ses baisers ...


Un peu
*Beaucoup
** Passionnément
*** A la folie
**** Plus du tout

Rodéo de dépit
Je gise entrailles à l'air
K.O. de folie
Je suis six pieds sous terre

Chez moi, il y a de l'amour à en pleurer
Chez moi, il y a de l'amour à en crever

De l'amour sur mes joues roses
Empruntes de brume ... et d'ecchymoses.
Septembre 2009

4 commentaires:

Mél. a dit…

comment ne pas commenter ce texte...
ou le commenter...
Il retourne le ventre pour laisser un gout amer, donne une bonne claque...
Puis les clap clap clap pour dire bravo à la vagablonde que tu es!
Tu as encore réussi à me faire frissonner et mes poils de bras tout hérissés!
Vivement qu'on l'entende en version slamée :-)

Orénok a dit…

Coucou!!!
On sent vraiment le style de Vaga.... si on peut te nommer comme ça. Non vraiment, tu as vraiment ta patte slamesque, c'est terrible cette écriture qu'on reconnaitrait entre 100, ces vers qui décapent, où chaque mot semble avoir été choisi entre 1000, où chaque phrase semble avoir été travaillée un demi-millier d'heures.... Une prose à peine poétique - entendre "avec peine poétique" -, tant elle semble avoir été longuement accouchée, à peine dit, à mot dit... et pourtant si soignée, qui rime et qui envole, qui fait croitre les mots dans des overdoses de tonalités aussi brutes que vives et douce-âcres... A quand le chant???
Oré...

Kat Diaz a dit…

Que de jolis jeux de mots pour un amour si imparfait !!
"La mariée était en noir"

Celestine a dit…

C'est superbe ! Quel joli maniement des mots et des sentiments à la fois... J'adorerais entendre ce que ça donne en live !

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